Des terrils du Nord au soleil de la Riviera, le peintre idéaliste Daniel Blondeau saisit la beauté de l’instant dans les traits d’un visage ou ceux d’un paysage…
La peinture, une révélation


1948-1952 : quatre années auront suffi pour bouleverser le destin de Daniel Blondeau ! Fils de mineur, cet artiste qui s’ignore s’initie à l’art au travers des toiles du Palais des Beaux-Arts de Lille. Sincèrement ému par cette rencontre et intensément épris de beauté, il saisit à son tour pinceaux et fusains dans une boulimie créative. Lorsque la parenthèse enchantée se referme, ce peintre idéaliste laisse derrière lui une œuvre éclectique, humaniste et engagée. 28 tableaux à qui sa fille, Danièle, s’efforce de redonner une seconde vie ! École de l’air de Salon-de-Provence, musée La contemporaine à Nanterre, musée de Matsuyama au Japon : le talent de Daniel Blondeau s’offre désormais aux yeux de tous…
Des terrils du Nord au soleil de la Riviera
Entre le bassin houiller de Béthune et la Riviera, le cœur de Daniel Blondeau balance. À la manière d’une allégorie, ses peintures retracent sa trajectoire où s’entremêlent à la fois son profond attachement au terroir et ses rêves d’évasion au soleil. Alors qu’il n’a pas vingt ans, l’artiste en devenir croque au fusain des portraits de sa mère chérie ou du coureur cycliste Charles Pélissier tant admiré. Des visages empreints de réalisme, marqués par l’effort autant que par la passion, et qui respirent la vie ! Comme un hommage aux valeurs du Pas-de-Calais…
À peine débarqué sur la Côte d’Azur, le soleil éclatant de la Riviera inspire Daniel Blondeau. Esthète dans l’âme, ce peintre idéaliste immortalise la beauté des paysages sublimés par le feu des rayons de l’astre solaire. Comme sous un coup de projecteur, les « Rochers [arides] de la Côte d’Azur » ou la fontaine du « Bassin de la Croisette » prennent une autre dimension sous les tonalités chaudes du soleil qui les baigne.
Retour à la réalité
Peinture prémonitoire; Le tableau sobrement intitulé « Noirs » met en scène un mineur perdu dans ses pensées, songeant à la vie de l’autre côté de l’Atlantique. Au noir poussiéreux qui le recouvre répond le noir éclatant qui habille fièrement la femme africaine. En un espoir : celui que la vie soit plus douce au soleil ! Dans sa propre existence, Daniel Blondeau se verra confronté à cette interprétation désarmante de naïveté. S’il parvient à vieillir sous le soleil de la Côte d’Azur, ses rêves d’une vie artistique s’échouent sur le rivage de l’asservissement par le travail. Une réalité qui n’a jamais entamé ni son humour, ni sa joie de vivre…