Acquis par la Région Centre en 2007, le Domaine de Chaumont-sur-Loire est devenu un lieu incontournable. Représentatif de l’art des jardins français, il est une étape obligatoire du circuit emblématique des châteaux de la Loire. En cause, une triple identité patrimoniale, artistique et jardin artistique qui en fait un lieu hautement singulier !
Un parc signé Henri Duchêne
Le parc du Château de Chaumont est une création assez récente au regard de l’histoire du Château lui-même. Sous l’égide de son propriétaire, le prince Henri-Amédée de Broglie, Henri Duchêne opère dès 1880 une transformation radicale. Cet architecte paysagiste opte pour un vaste parc d’agrément dans le style paysager, dit aussi « à l’anglaise ». Les travaux durent de 1884 à 1888. Cette nouvelle composition offre ainsi au Château l’écrin et le faire-valoir dont il était jusque-là dépourvu. Les jardins français du parc comportent en outre divers aménagements, fabriques ou éléments attractifs. Tels que le réservoir appelé également « château d’eau », le pont pittoresque ou le cimetière des chiens.
Une promenade tout en perspectives
Un système d’allées curvilignes permet une promenade continue en passant par des points de vue. L’allée dite de ceinture parcourt le pourtour du parc et permet d’apprécier l’étendue du jardin. Des allées secondaires s’y rattachent en un savant jeu de tangentes, d’ellipses et de volutes qui allongent la promenade ou conduisent à des éléments précis. Se greffent huit échappés, dont cinq convergent vers l’entrée du le Domaine de Chaumont-sur-Loire.
Une composition paysagiste artistique
Des espèces persistantes assurent, en hiver, la pérennité de ces tracés et des contours des bosquets. Les diverses essences sont choisies afin de créer d’harmonieux tableaux de couleurs, particulièrement en automne. Quant au feuillage foncé des cèdres plantés autour du Château, il produit un heureux contraste avec la pierre claire.
Les arbres les plus remarquables sont plantés isolément. De plus, la composition de Duchêne exploite les atouts qu’offre le site. Par d’habiles perspectives, elle intègre la Loire et les terres agricoles et boisées qui constituent le domaine des Broglie.
Un pont rustique comme prouesse technique et artistique
Ce pont est remarquable tant par sa conception que par sa technique de construction très moderne pour l’époque. Il se compose de deux passerelles de niveaux différents. L’une permet d’enjamber la route, l’autre le ravin. Les passerelles sont reliées entre elles par un escalier à vis dans un faux tronc d’arbre en ciment. Du lierre véritable recouvre letout.
Le ciment armé confère au pont cet aspect rustique qui donne l’illusion de troncs et de branches d’arbres écotés sur une armure métallique représentant 2 700 kg de fer. Ce pont constitue une véritable curiosité, dans l’esprit des folies du XIXe siècle. Son décor en trompe l’œil de faux bois n’est pas sans rappeler celui du pont des Buttes-Chaumont à Paris.