Les tableaux de Michel Pernès sont empreints de sa nécessité de peindre.
« La peinture n’a jamais été un métier. C’est une passion. Je dirais même une vocation. » Il ressent ce besoin d’imprimer sur la toile les émotions du moment. Celles que les autres n’ont pas le temps, en raison de leur vie remplie, d’ancrer dans leur tête et dans leur cœur.
Des tableaux qui captent les émotions
Il peint pour transmettre ce qu’il voit des paysages qui l’entoure. Les reflets d’un arbre sur l’eau d’un lac, la lumière du jour, celle du soir, les mouvements que le vent libère… Tout ce que le monde actuel ne prend pas le temps de percevoir.
Sa technique est empreinte de cette urgence de créer. Car Michel Pernès œuvre à l’huile et au couteau à peindre. « Ce qui m’intéresse est de projeter sur toile, le plus vite possible, cet instant éphémère d’émotion. » Et c’est le couteau, outre le « caractère » qu’il apporte aux peintures, qui le permet le mieux.
La peinture est sa vocation
Sa vie n’a pas toujours été entièrement dédiée à cet art.
La vocation lui vient à l’âge de douze ans, lors d’un cours de dessin à l’école. Mais il n’embrasse pas immédiatement cette voie. Il fait les Beaux-Arts de Chalon-sur-Saône puis suit des cours d’architecture. Bien des années plus tard, en 1983, après vingt ans de peinture en dilettante, il prend le risque de quitter son emploi. Famille à charge, il fait de la peinture sa seule source de revenus. « Un risque qui m’était nécessaire », explique-t-il.
Des paysages aux buildings du Qataris
Cette nouvelle vie démarre doucement. « Une porte ouverte » chez lui. Puis, petit à petit, il expose dans différentes régions de France. Ses toiles s’envolent ensuite vers l’Allemagne, la Belgique, la Suisse, l’Italie et dans le monde entier.
Quand une rencontre, fruit du hasard de la vie, l’invite à peindre aux États-Unis, c’est une révélation. L’artiste peintre y passe deux années à s’enrichir des couleurs qu’il y découvre. Et, surtout, de la luminosité, si différente de celle qu’il a connu jusqu’alors.
En 1996, sur invitation du Prince Hamad Ben Abdelaziz Al-Kuwari, ministre de la culture, il part peindre et exposer au Qatar. Sa contribution va au-delà puisqu’il participe à l’ouverture des Beaux-Arts de Doha et y enseigne son art.
Il y retourne une dernière fois, en 2013. Il peint alors pour la première fois de sa vie autre chose que des paysages. « Les reflets dans les vitres de ces immenses tours étaient tellement beaux que je n’ai pas pu m’empêcher de les coucher sur la toile. »
L’art est bel et bien une nécessité…