Jean Baptiste Auvray est un designer d’objet, scénographe mais également architecte d’intérieur français installé entre Paris et Annecy. Il est le fondateur de l’agence de design Faire et s’adresse à des clients particuliers comme professionnels.

Il présente désormais Héritages, 1387, une exposition ainsi qu’une collection d’assises contemporaines dessinées sur la base de sièges anciens. Il évoque ainsi le mobilier familial que l’on aimerait conserver par affection, mais dans une forme revisitée.

designer d’objet, Des prestations riches et complètes, de A à Z

À travers son agence Faire, Jean Baptiste Auvray conçoit des espaces et objets à plusieurs échelles. Parmi elles : des scénographies événementielles et expérientielles, des espaces commerciaux et de travail, mais également des hôtels, restaurants et résidences.

Passionné, le designer d’objet valorise d’abord la matière afin d’en extraire des richesses insoupçonnées. Grâce au talent de son équipe, il maîtrise toutes les étapes du processus, depuis le concept jusqu’à la production.

Une enfance auprès de collectionneurs d’objets anciens

Jean Baptiste Auvray a grandi entourer d’objets, auxquels sa famille vouait une admiration qu’il ne comprenait pas toujours. Très tôt, il s’interroge sur le rapport fétichiste aux choses, ce qui le conduit à se forger en tant que designer d’objet, avant même de connaître ce terme ou l’existence de cette discipline. C’est finalement des années plus tard, alors qu’il récupère les affaires de ses grands-parents, qu’il décide de leur donner une seconde vie.

Une collection à la signature aussi vintage que contemporaine

La collection Héritages revisite le concept du classique fauteuil contemporain, créé à partir de structures anciennes. En fusionnant les savoir-faire traditionnels et modernes, le designer d’objet montre que le mobilier ancien est finalement intemporel. Les assises, par exemple, reposent sur des structures telles que la bergère Louis XV ou la banquette Régence. Elles offrent toutefois un rendu résolument moderne. Le designer se concentre d’abord sur la forme spécifique des sièges. À partir de cela, il développe ensuite des esthétiques surprenantes, allant de certaines verticales à des déhanchements inédits.

designer d’objet, Un mobilier conçu pour s’adapter à chaque envie

Faire veille à conserver les structures intactes, afin que le meuble puisse « changer de vêtement » selon les envies de chacun. Selon son fondateur, chacune d’elles porte sa propre valeur : belle, solide et signée par les ébénistes de l’époque. L’équipe s’est concentrée uniquement sur les parties destinées à être clouées ou agrafées. Mais surtout les pièces proposées peuvent être démontées pour retrouver leur mise en œuvre classique. Le but étant d’éviter à tout prix de les transformer de manière définitive.

Une ligne de huit pièces nouvellement contemporaines

Jean-Baptiste propose tous les indispensables du salon / salle à manger dans cette collection atypique. On retrouve ainsi un fauteuil bergère Louis XV, un fauteuil marquise Louis XV et deux chaises médaillon Louis XVI. Sans oublier le fauteuil à oreilles Voltaire du XIXe siècle, le fauteuil gondole Empire, et les fauteuils Art-Déco bridges. Selon Thierry de Beaumont, l’auteur, journaliste et enseignant-chercheur à l’École Camondo, il s’agit de meubles douillets, aux couleurs fraîches et douces, paraissant surgir d’un conte ou d’un livre pour enfants. Il poursuit en affirmant qu’il est en effet difficile de résister à leur pelage aussi ferme que moelleux. Énigmatique, la collection semble cacher des trésors hors du temps. Faire réussit ainsi son pari de relier symboliquement les objets du passé, devenus orphelins, à un présent plus dynamique. Autrement dit, une subtile métaphore des concepts de l’écoconception et du réemploi aujourd’hui nécessaires.

Un concept novateur de « super-valorisation »

Lorsqu’on évoque la revalorisation d’un objet, sa seconde vie ne se conçoit que par dépréciation de sa valeur. À travers Faire, le designer d’objet s’emploie à rendre cette seconde vie encore plus valorisable. Il y ajoute ainsi la valeur des artisanats et savoir-faire exceptionnels qui sont à sa disposition. Une technique à l’image du kintsugi, illustrant la réparation à la laque saupoudrée d’or des céramiques japonaises.

La suite de cette exposition sera de proposer aux personnes qui hésitent à conserver ces mobiliers – auxquels l’affection les attache, mais dont les codes esthétiques ne leur correspondent pas – la possibilité de les faire transformer en conservant leur structure comme squelette, en utilisant au mieux la ligne claire de leur dessin pour en faire des objets contemporains atypiques. Le processus est également proposé aux institutions, restaurants et hôtels.

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