La peinture chinoise ancienne se dévoile à Paris. Il est encore temps d’admirer les œuvres exceptionnelles de la collection Chih Lo Lou, au musée Cernuschi. L’exposition « Peindre hors du monde, Moines et lettrés des dynasties Ming et Qing” se termine le 6 mars prochain.
La peinture chinoise entre deux dynasties
Contemplative, poétique et historique. L’exposition « Peindre hors du monde » présente plus de cent calligraphies et peintures chinoises anciennes. Oeuvres des grands maîtres des dynasties Ming (1368-1644) et Qing (1644-1912). Une première en Europe !
L’exposition rend compte d’un tournant historique en Chine. Depuis le triomphe de la dynastie Ming à la prise de Pékin par les rebelles en 1644. Et jusqu’à l’arrivée de la nouvelle dynastie Qing.
Sous Ming, le renouveau culturel dans le Sud de la Chine a inspiré les peintres pendant trente ans. L’effondrement dynastique a ensuite donné lieu à d’autres formes artistiques.
Sagesse et fuite dans les montagnes
Les peintures chinoises de l’exposition racontent trois siècles d’espoir et de désillusion. Sous les Ming, paysages naturels et jardins sont au cœur des créations. Ils renvoient aux aspirations poétiques des grands maîtres, en quête de sagesse.
Loin des injonctions administratives, les peintres se concentrent davantage sur le travail méditatif. Exemples avec la peinture de Shen Zhou (1427-1509) ou de Wen Zhengming (1470-1559). D’autres œuvres dévoilent sur de long rouleaux la recherche bucolique, voire onirique.
Après la prise de pouvoir par les Mandchous, les artistes commencent à se retirer du monde civil. L’arrivée des Qing sera suivie de quarante ans de résistance armée. Nombreux lettrés et peintres partent dans les montagnes pour échapper au nouvel ordre. Certains iront jusqu’à cacher leur identité, se réfugier dans les temples et devenir moines. Comme Bada Shanren (1626-1705) et Shitao (1642-1707).
Chih Lo Lou, de Hong Kong à Paris
L’exposition est organisée par le musée Cernuschi de Paris et le musée d’art de Hong Kong. Ce dernier ayant reçu, en 2018, les œuvres du collectionneur Ho Iu-kwong (1907-2006). Le philanthrope les avait rassemblées et nommées “Chih Lo Lou”, signifiant “le pavillon de la félicité parfaite”. Un nom qui renvoie à l’extase devant l’expression artistique. Et au bonheur d’agir avec générosité.
Plus de 7 000 chefs-d’oeuvre de la peinture chinoise ancienne sont conservés au musée d’art de Hong Kong. Après sa rénovation, le lieu avait rouvert ses portes en 2019.
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