La Corse

Maison & Jardin Magazine : Corse falaise « Au parfum de son maquis, de loin, les yeux fermés, je reconnaîtrais la Corse » – Napoléon Bonaparte.

Golfes aux eaux d’azur, larges horizons de soleil, vallées perdues dans l’ombre, maquis de myrtes, chaos de granit vert ou de porphyre rouge, aiguilles acérées comme des griffes, cimes découpées comme des mâchoires, torrents en colère, voici la Corse. D’une beauté ardente qui surprend, émeut, fascine, ensorcelle.

Il y a en Corse, comme sur toutes les îles, une saveur d’exil qui n’est pas sans rappeler une certaine douceur de vivre, un ensorcellement magique qui parle à l’imaginaire.

Et qu’elle soit une île ajoute incontestablement à sa magie, au charme de son enfermement, la volonté farouche de se protéger, de se défendre, de résister. La géographie autant que l’histoire le lui ont imposé.

La Corse est l’écrin d’une richesse naturelle inouïe. On y trouve des espèces animales et végétales disparues ailleurs, des variétés de plantes et d’oiseaux qui font les délices des botanistes et des ornithologues.

Les plages dorées succèdent aux lacs glaciaires, les lagunes aux falaises indomptables, les sites désolés aux villes remuantes. Caps, baies, anses, criques, étangs se partagent deux régions dont l’épine dorsale est une vieille montagne méditerranéenne accolée à un fragment de la chaîne alpine.

La Corse est en somme un archipel. Chacune des îles qui la constituent a son charme, sa magie, son mystère.

Il y a la mer aussi, toujours présente, toujours différente, toujours renouvelée. Puis le feu du soleil, sans lequel la Corse ne serait pas ce qu’elle est, mais aussi les brûlures de la foudre qui s’abat en montagne sur les arbres trop grands et les zébrures des éclairs qui illuminent les nuits d’orage.

Au printemps, les fleurs s’épanouissent. L’été, c’est la saison des arbres avec une innombrable variété de pins et de chênes. A l’automne, viennent les fruits, sans parler des fruits de mer, dont la cueillette est autorisée à cette époque. L’hiver, c’est le règne du maquis, de cette épaisse végétation parfois impénétrable qui recouvre l’île.

La Corse se découvre à pied, en bateau, au gré d’une randonnée, de villages en villages, mais aussi avec les papilles. Car au-delà de toutes ces activités et merveilles, la gastronomie corse mérite que l’on s’y attarde et que l’on profite des délices qu’elle a à nous offrir.

On peut dire que la cuisine corse est à la hauteur de ses paysages. On y mange très bien et les produits du terroir y sont mis en valeur ; huile d’olive, châtaignes, fromages de brebis. Les produits de la mer et les poissons côtoient les charcuteries, les mijotés et les viandes des montagnes, tandis que les herbes du maquis parfument les plats, le tout arrosé d’un bon vin corse.

La Corse, il faut accepter de ne rien comprendre, oublier tout ce que l’on croit savoir et se satisfaire pour premier contact d’un effleurement, des nuances de couleurs, des bleus, des verts, des rouges, des plans qui, dans les lointains, se répondent, s’éloignent au fur et à mesure qu’on s’en rapproche et qui finissent par se confondre.

Il faut se satisfaire du calme, de la sérénité, et, comme une promesse de bonheur, de la beauté majestueuse des paysages, et toujours, comme une aura envoûtante, du parfum de la Corse, de ses arômes mêlés.

« Mettez votre main sur l’oreille, écoutez la polyphonie de l’âme Corse, fermez les yeux et perdez-vous dans leur légende ».