Pour Barbara Christol, artiste plasticienne à la pratique polymorphe, l’équilibre est une quête essentielle. Peinture, dessin, tissage, performance et photographie composent un langage plastique où l’intime côtoie la rigueur. Formée aux Beaux-Arts puis à la Sorbonne, elle tisse, au sens propre comme au figuré. Une œuvre habitée par la recherche d’harmonie, la résonance entre les formes, les espaces et le temps.
Quelles ont été vos premières influences artistiques ?


Je crois que mon premier grand amour est Henri Matisse. Dans les années 80, une exposition lui avait été consacrée au Musée des Beaux-Arts de Nîmes. Celle-ci était axée sur son travail de dessin. J’étais enfant mais cette visite a été un choc. Puis, je me suis aussi tournée vers Kandinsky et Paul Klee. Ces derniers ont profondément marqué ma perception de la géométrie et de l’abstraction.
Qu’est-ce qui vous attire dans cette géométrie ?

Sa fausse simplicité. Ce travail immense qu’il faut fournir pour parvenir à quelque chose d’épuré, de juste. J’aime cette idée d’aller vers l’essentiel, de trouver une forme d’équilibre en donnant l’impression d’une facilité.
Comment parvient-on à cet essentiel ?

Je pense qu’il existe toujours un fil conducteur entre mes œuvres, d’une série à l’autre et d’une pratique à l’autre. Tout se répond, tout se fait écho. Mon travail tissé, par exemple, prolonge le dessin par le trait, et inversement.
Je pars souvent d’une contrainte que je me fixe. Puis, au fil du geste, d’autres pistes apparaissent. Certaines deviennent des prolongements, d’autres ouvrent de nouvelles portes. C’est un processus vivant et organique.
Comment le tissage s’est-il invité dans votre travail ?

Le tissage est né d’un besoin de nomadisme. Je travaillais sur des installations et performances volumineuses, souvent photographiées, mais difficiles à transporter. En voyage, j’ai cherché un médium qui me permette de poursuivre ce travail de l’espace tout en restant autonome. La laine s’est donc imposée à moi : légère, malléable, capable d’occuper un lieu avec douceur. J’ai trouvé une laine d’un bleu ciel très doux, toujours la même, qui m’accompagne depuis mes premiers tissages.
Je montais puis défaisais, à la manière de Pénélope, ces installations éphémères. Elles ont ainsi constitué une recherche à part entière de mon travail d’artiste plasticienne. Je ne coupais jamais la laine, je ne modifiais jamais le lieu. Seule la trace photographique demeurait.
Puis, durant le confinement, ce rapport au tissage a pris une nouvelle dimension. J’ai commencé une couverture monumentale, devenue œuvre en soi, fruit de la répétition du geste et du temps. Désormais, elle mesure sept mètres et continue d’inspirer mes mises en scène. Chaque déploiement offre une nouvelle lecture de l’espace et invite à redécouvrir la dimension sensible des lieux, même les plus impersonnels.
Quelle œuvre résume le mieux votre univers d’artiste plasticienne ?

Je citerais la série « Le bleu est la couleur de mes rêves », dont le titre emprunte à Miró. Elle condense mes recherches autour de la géométrie, de la couleur et de l’intime.
Le bleu y réapparaît comme un souffle poétique au cœur de compositions graphiques qui apparaissent très structurées. Il incarne pour moi l’alliance de la douceur et de la tension, du silence et de la vibration. J’aime explorer ces zones de rencontre où l’on ne m’attend pas, là où la rigueur devient poésie.
Expositions à venir
L’artiste plasticienne est à retrouver en 2026 :
Daring (Im)Possibilities – Artifact Projects Gallery – Manhattan’s Lower East Side, New York, États-Unis
ARTexpo New York – Manhattan’s Lower East Side, New York, États-Unis
Art Capital – Salon du Dessin et de la Peinture à l’Eau – Grand Palais – Paris, France
Los Angeles Art Show – LA Convention Center – Los Angeles, États-Unis

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