Perchée au-dessus du sable, cette villa sur pilotis réinvente l’art de vivre en bord de mer. En mêlant architecture vernaculaire revisitée et immersion totale dans la nature mozambicaine, elle offre bien plus qu’un simple refuge… Une nouvelle façon d’habiter la plage.

Une villa idyllique au Mozambique

Immersion dans une villa sur pilotis entre océan et canopée

Depuis Johannesburg, l’aventure commence par un vol vers Vilanculos, une petite ville portuaire nichée sur le littoral du Mozambique. À peine sorti de l’avion, les sens s’éveillent : l’humidité, les parfums, les bruits composent une première mélodie. On respire alors l’odeur du Mozambique, un mélange puissant et envoûtant, presque irréel. Ensuite, direction la plage. On retrousse son pantalon, on traverse à pied une langue d’eau peu profonde, puis on grimpe à bord d’un bateau traditionnel. En quelques minutes, on atteint l’autre rive, celle où la nature semble intacte, presque sauvage. C’est ici que la villa sur pilotis de Lloyd et Elizabeth — la “Casa Comprida” — émerge discrètement d’un écrin de verdure, sur une parcelle isolée au cœur d’une réserve naturelle.

L’architecture naturelle au cœur du projet

Pour donner vie à leur rêve, Lloyd et Elizabeth ont fait appel à l’architecte Andrew Makin, de l’agence Designworkshop. Ensemble, ils ont arpenté le terrain, observé la lumière, ressenti le vent, imaginé les volumes. L’évidence était là : la maison devait s’effacer dans le paysage, sans jamais le contraindre. C’est donc là, sur cette plage immaculée, que Makin a esquissé les premières lignes du projet, à même le sable. Un geste fondateur, aussi humble que puissant. Il trace alors une maison linéaire, une série de pavillons reliés par une circulation fluide, une ligne au sol et une autre en toiture. Rapidement, l’idée d’une villa sur pilotis s’impose. Légèrement surélevée, elle semble flotter au-dessus du sol, épousant la courbe naturelle des dunes sans pour autant la dominer. La Casa Comprida, littéralement « maison longue » en portugais, venait de naître.

Un habitat durable fondu dans la canopée

Depuis l’eau, la maison se laisse à peine deviner. Son toit en jekka, fait de frondes de palmiers repliées autour de leur nervure centrale, émerge discrètement de la canopée. Le reste de la structure disparaît presque dans la végétation indigène, patiemment restaurée autour du site.

Très tôt dans le projet, Lloyd et Elizabeth ont exprimé une volonté claire : toutes les pièces de vie — cuisine, salon, chambres — devaient faire face à l’océan. Non seulement pour profiter de la vue, mais aussi et surtout car c’est la mer qui rythme leur quotidien. Cette exigence dicte ainsi la forme étirée de la maison, conçue comme une bande parallèle à l’océan. L’ensemble repose sur pilotis, sans jamais perturber le sol naturel, tandis que les différents volumes sont reliés entre eux par des passerelles en bois. On pourrait littéralement y lire un livre en marchant.

Une villa en bord de mer, en toute liberté

La Casa Comprida ne joue pas la carte du luxe ostentatoire. Au contraire, elle privilégie une vie simple, fluide, bercée au rythme du soleil et des marées. Les espaces s’ouvrent largement vers l’extérieur, abrités sous de généreux débords de toiture. Derrière la villa, un jardin potager vient compléter ce tableau naturel, tandis qu’à l’avant, c’est la plage qui s’étend à perte de vue.

Au cœur de la maison, un grand pavillon rassemble les pièces de vie, pensées pour ne faire qu’un avec le paysage. Les propriétaires avaient à cœur de créer un lieu sans barrières, où l’intérieur se fond dans l’extérieur. Par beau temps, tout s’ouvre, et le salon se transforme en une véranda subtropicale baignée de lumière. Le mobilier, aussi léger que discret, semble presque disparaître sous les rayons du soleil. Côté matériaux, la villa sur pilotis mise sur l’authenticité : bois naturel, fibres tressées, tissus légers et teintes terre, pour une ambiance chaleureuse et apaisante.

Un été en famille au paradis

Lloyd, Elizabeth et leurs deux adolescents se rendent à Casa Comprida dès qu’ils en ont l’occasion. Ils préfèrent toujours arriver par la mer, un rituel qui marque le début de leur escapade. Cette arrivée en bateau crée une frontière invisible entre leur quotidien et cette pause bienvenue. À peine débarqués, les enfants se précipitent vers la plage, impatients de jouer dans le sable. Les adultes adoptent quant à eux un rythme plus tranquille, profitant du moment. Quand la lumière du soleil devient trop intense à midi, chacun cherche naturellement un refuge à l’ombre. Une structure en bois, surplombant la piscine, offre alors le coin de fraîcheur idéal. Ils ont également fait installer une pergola au-dessus du bassin pour se protéger du soleil tout en profitant de l’eau bleue.

Une maison de plage, loin des clichés

Immersion dans une villa sur pilotis entre océan et canopée

Mario Rodrigues et Andrew Irving, de l’agence Interdeco à Durban, ont relevé un défi original : décorer sans tomber dans les clichés balnéaires. Elizabeth leur a clairement demandé d’éviter les couleurs telles que le bleu, l’aqua ou le turquoise, souvent associées aux maisons de plage. Ils ont ainsi opté pour un intérieur lumineux, qui mise sur des matériaux naturels — rotin, bois brut, tissus légers — pour apporter chaleur et douceur. À cela s’ajoute un mobilier contemporain signé Vogel Design, pour la touche sud-africaine authentique. Des lignes certes épurées mais qui offrent néanmoins tout le confort et les fonctionnalités nécessaires.

L’aménagement favorise davantage la fluidité entre les espaces. Les portes ouvertes transforment ainsi le salon en une salle extérieure, tandis que l’intérieur se prolonge jusqu’à la terrasse. Enfin, la sala, cette plateforme surbaissée au bord de la plage, offre la possibilité de déjeuner les pieds dans le sable, tout en profitant pleinement de la vue depuis la maison.

Un art de vivre libre, au cœur de la nature

Casa Comprida s’inscrit dans une réflexion plus large sur l’architecture contextuelle. Ici, rien ne se standardise. Le choix du toit en jekka par exemple, ne repose pas uniquement sur des raisons esthétiques. Il s’agit plutôt d’un matériau local et renouvelable qui s’adapte parfaitement au climat. Grâce à lui, la maison sur pilotis respire, se protège naturellement des fortes chaleurs, et s’intègre harmonieusement dans son environnement.

Plus qu’un simple lieu de villégiature, Casa Comprida est une expérience sensorielle, une immersion dans un paysage presque primitif. On ressent ici une force particulière qui invite à décrocher complètement du quotidien. On vit au rythme du soleil, du vent, de la mer. Les enfants jouent librement, les repas se prennent dehors, et les journées s’écoulent sans agenda. La maison devient alors un cadre souple qui soutient la liberté. Elle n’impose rien, mais accompagne chaque instant avec douceur.

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