Céramiste d’art, Marie Hangard a fait des émaux cloisonnés sa technique de prédilection. Entre tradition assumée et inspiration actuelle.

Marie Hangard a montré très tôt des dispositions pour les arts du feu.  Après des études spécialisées en céramique, elle intègre  une faïencerie d’art spécialisée dans les émaux cloisonnés. Un savoir-faire manuel délicat qui nécessite une dextérité extrême… ainsi qu’une patience à toute épreuve ! Autant de qualités que possède la jeune femme qui décide, en 2017, de lancer son propre atelier.

Depuis, la céramiste d’art se consacre à ses créations. De fait, son inspiration se partage entre ses sensations, ses rencontres et un goût marqué pour l’Art nouveau. Sans oublier son enfance réunionnaise. Un univers foisonnant, où les motifs et la couleur règnent en maître, que l’on a pu admirer en avril dernier à Paris, lors des Journées Européennes des Métiers d’Art.

Savoir-faire manuel séculaire

En 2018, Marie avait déjà obtenu le Prix Jeunes Talents du Carrousel du Louvre récompensant sa maîtrise des émaux cloisonnés. Cette technique ancestrale trouvera son apogée dans la Chine des Ming. Elle consiste à orner d’un décor en relief peint à la main des pièces telles que vases, boîtes, objets, etc. En premier lieu, il s’agit de dessiner à main levée, directement sur le biscuit brut et à l’aide d’un pinceau très fin, un tracé. Celui-ci délimitera les zones où seront appliquées les couleurs. Puis, chaque zone ainsi définie est couverte au goutte à goutte de couleurs, obtenues grâce à des poudres d’émail diluées à l’eau. Un savoir-faire délicat qui permet d’obtenir, après cuisson, des œuvres chatoyantes, nécessitant parfois jusqu’à un mois de travail ! A l’image des grands vases d’inspiration Art Nouveau, l’une des spécialités de Marie.

Des métiers d’art… à l’univers des bikers !

Toutefois, la céramiste d’art explore aussi de nouveaux horizons que l’on croirait, à priori, très éloignés des Arts Décoratifs. C’est ainsi que la céramiste a fait la connaissance d’un groupe de bikers venu, à l’improviste, visiter son atelier. Une femme notamment, qui lui a montré tous ces tatouages et lui a demandé de réaliser un objet s’en inspirant. Suivront d’autres modèles que Marie a d’abord proposés lors de rencontres ou de concerts organisés par et pour les bikers. Une toute autre ambiance que celle des salons feutrés des métiers d’art qu’elle fréquentait jusque-là !… Une expérience inédite pour la créatrice qui a même créé un site dédié à ses vanités contemporaines. Les émaux cloisonnés… se décloisonnent !

Auteur

Write A Comment